Infectiologue : soigner les maladies infectieuses et tropicales

L’épidémie de Covid-19 a mis un coup de projecteur sur l’importance des missions des médecins infectiologues. Loin de se contenter de prendre en charge cette seule pathologie, ils ont un champ d’action bien plus vaste.

  • Le métier d'infectiologue

Le médecin infectiologue traite toutes les infections bactériennes, virales, fongiques ou parasitaires. « Nous prenons en charge des pathologies infectieuses communautaires, nosocomiales ou encore d’origine tropicales, explique le professeur Albert Sotto, chef du service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Nîmes. Les infections peuvent être pulmonaires, urinaires ou cutanées par exemple et ainsi toucher tous les organes du corps humain. C’est cette transversalité qui fait la richesse de notre profession. »

Infectiologue, le professeur Albert Sotto
Le professeur Albert Sotto, chef du service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Nîmes.
  • L’impact de la saisonnalité

À l’hôpital, l’infectiologue accueille dans son service des patients qui souffrent de maladies difficiles à traiter comme les infections ostéoarticulaires complexes, celles à bactéries multirésistantes ou encore les infections émergentes, comme il en a été le cas avec le Covid-19. « D’autres services peuvent aussi solliciter notre avis pour des patients ayant une infection mais qui sont hospitalisés pour une autre pathologie », précise le professeur.

La saisonnalité exerce par ailleurs une influence sur l’activité des infectiologues. « En hiver, nous traitons plus souvent des viroses respiratoires, comme la grippe ou le virus respiratoire syncytial (VRS) chez l’adulte qui est notamment responsable de la bronchiolite chez l’enfant, constate Albert Sotto. L’été, dans la région de Nîmes, est plutôt marqué par des infections cutanées ou des pathologies de retour de voyage (paludisme). »

  • De la prévention aux soins

En dehors de l’hôpital public, les infectiologues peuvent aussi travailler au sein d’établissements privés, de services de prévention, d’agences de santé publique, de centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic (Cegidd) des infections sexuellement transmissibles ou encore d’organisations non gouvernementales (ONG) qui œuvrent à l’étranger.

« Selon notre mode d’exercice, nous pouvons être amenés à procéder à des visites de service, répondre à des avis, former des étudiants, faire de la recherche, réaliser des consultations du voyageur et proposer des vaccinations, suivre des patients porteurs du VIH… », détaille le professeur Sotto avant d’ajouter : « Notre profession est multicarte. »